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Une dizaine d'enterrements préhispaniques retrouvés au Yucatan

Sur le site de l'INAH et sur la page du quotidien mexicain Milenio, on peut lire une nouvelle très intéressante sur l'occupation de la périphérie de Chichen Itza. Pour le coup, on pourrait même parler de grande banlieue...

Lors de fouilles de sauvetage préalable à l'élargissement de la route qui relie Libre Unión y Yaxcabá, sur le site de Xtojil (voir carte ci-dessous). D'après les premières datations effectuées, la dizaine de corps retrouvés dans des caches remonterait entre 600 et 800 de notre ère, quelque temps avant que Chichen Itza ne domine outrageusement cette partie de la péninsule du Yucatan.


Ces découvertes confirment l'idée d'une certaine densité de population autour des points d'eau naturelle que sont les cenotes.

Les fouilles de surface préalables à l'ouvrage ont permis de détecter pas moins de 28 structures répartis sur les 18 kilomètres du tronçon en travaux. C'est ainsi que les archéologues de l'INAH Yucatan ont pu observer des ciments écroulés sur des élévations naturelles que des fondations surélevées et un peu plus élaborées, voir des structures pyramidales atteignant de 6 à 12 m de hauteur. Ces ensembles architecturaux semblent avoir été la règle dans des villages qui dépendaient généralement d'un centre administratif plus important. On se souviendra notamment du site d'Izamal, fouillé par Miguel Covarrubias et situé dans la même région : la ville dominait un vaste territoire parsemé d'hameaux et de villages.

Plus de la moitié des structures ont été retrouvés à Xtojil, sur la commune de Libre Union. La structure 22 qui avait déjà connu les affres de la construction de la route dans les années 1950 contenait les caches où gisaient les restes osseux qui sont en cours d'examens médicaux-légaux. Sept corps reposaient donc dans des tombes creusées dans le sol stuqué des fondations surélevées et recouvertes de pierres plates. Ce cliché de l'AFP illustre très bien le contexte funéraire. D'autres corps ont été déposés en position assise ce qui a assuré une meilleure préservation. Les restes des différentes caches poseront davantage de problème dans la mesure où leur position couchée a considérablement endommagé leur intégrité et limite leur identification. Cependant les anthropologues  physiques ont pu déterminer qu'ils n'avaient connu aucune déformation crâniennes.

Pas moins de trente pièces de céramique accompagnaient les défunts. Les archéologues ont notamment enregistré la présence de plateaux, jarres, vases et autres récipients mais aussi de lamelles en obsidienne, des perles en jade et des pendentifs formés de coquillages. Un vase et une autre vaisselle comportent plusieurs inscriptions qui sont d'ores et déjà soumises à des épigraphes. Il est possible qu'ils fassent allusion à leur propriétaire si on prend compte de très nombreux exemples de pièces similaires. Pour les anciens Mayas, il était d'usage d'enterrer les défunts sous la maison.

Pour en savoir plus sur ces fouilles de sauvetage, consultez le bulletin publié par l'INAH et ce diaporama.


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