C'est en grande pompe que, la semaine dernière, le gouvernement mexicain a annoncé le retour d'importants documents pour le Mexique. Le ministre de l'éducation nationale, Emilio Chuayffet a remis à la directrice les documents originaux que sont les Relations de Domingo Chimalpahin Quauhtlehuanitzin (1579-1660) et les chroniques de Fernando de Alva Ixtlilxóchitl (1578-1650).Cette annonce intervient alors qu'une exposition temporaire de 44
documents préhispaniques et coloniaux a lieu au Musée national
d'anthropologie jusqu'au 11 janvier prochain.
L'INAH avait manifesté sa réprobation lors de la mise aux enchères de ces documents. Une vente privée et négociée avec les anciens propriétaires britanniques aura donc permis le retour de ces documents qui furent échangés en 1827 par José María Luis Mora contre des bibles protestantes.
Le bulletin de l'INAH, emprunt d'un ton que seuls les événements de ce genre peuvent autoriser, est en revanche peu loquace sur le montant payé par l'état (et donc les contribuables) à la Société Biblique de Londres le 20 mai 2014.
Cet achat est pour le moins étrange et malvenu. Depuis plusieurs mois, l'INAH rapporte le retour gratuit de différents objets archéologiques mexicains suite à des ventes aux enchères avortées aux États-Unis. Le fait de racheter le patrimoine mexicain est loin d'être anodin et, à l'instar d'une prise d'otages, ressemble plus à de l'extorsion. Qui nous dit que d'autres propriétaires d'objets mexicains ne vont pas faire monter les prix maintenant que l'État mexicain se mêle à la partie. C'est un premier mauvais signe.
Le second est l'image donné aux Mexicains de leur propre gouvernement, incapable de négocier le prix sans. En dépit d'un élan de nationalisme visant à cristaliser le peuple autour de ceux qui "défendent" le patrimoine, il est possible d'interpréter ce geste comme un aveu de faiblesse.
C'est d'ailleurs assez comparable avec le récent achat du contrat de mariage de Napoléon et Joséphine de Beauharnais en France. Mis aux enchères par la maison Osenat, il a été acquis par le Musée des Lettres et Manuscrits (qui n'est pas un musée national ou public) contre 437 500 euros alors qu'il était estimé entre 80000 et 100000 euros ! Une question se pose alors : le patrimoine national a-t-il un prix ? Les sommes déboursées en France et au Mexique sont-elles acceptables ?
L'INAH avait manifesté sa réprobation lors de la mise aux enchères de ces documents. Une vente privée et négociée avec les anciens propriétaires britanniques aura donc permis le retour de ces documents qui furent échangés en 1827 par José María Luis Mora contre des bibles protestantes.
Le bulletin de l'INAH, emprunt d'un ton que seuls les événements de ce genre peuvent autoriser, est en revanche peu loquace sur le montant payé par l'état (et donc les contribuables) à la Société Biblique de Londres le 20 mai 2014.
Cet achat est pour le moins étrange et malvenu. Depuis plusieurs mois, l'INAH rapporte le retour gratuit de différents objets archéologiques mexicains suite à des ventes aux enchères avortées aux États-Unis. Le fait de racheter le patrimoine mexicain est loin d'être anodin et, à l'instar d'une prise d'otages, ressemble plus à de l'extorsion. Qui nous dit que d'autres propriétaires d'objets mexicains ne vont pas faire monter les prix maintenant que l'État mexicain se mêle à la partie. C'est un premier mauvais signe.
Le second est l'image donné aux Mexicains de leur propre gouvernement, incapable de négocier le prix sans. En dépit d'un élan de nationalisme visant à cristaliser le peuple autour de ceux qui "défendent" le patrimoine, il est possible d'interpréter ce geste comme un aveu de faiblesse.
C'est d'ailleurs assez comparable avec le récent achat du contrat de mariage de Napoléon et Joséphine de Beauharnais en France. Mis aux enchères par la maison Osenat, il a été acquis par le Musée des Lettres et Manuscrits (qui n'est pas un musée national ou public) contre 437 500 euros alors qu'il était estimé entre 80000 et 100000 euros ! Une question se pose alors : le patrimoine national a-t-il un prix ? Les sommes déboursées en France et au Mexique sont-elles acceptables ?
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