Il semblerait que nous devons revenir à plus de prudence en ce qui concerne l'annonce faite par l'INAH sur son site suscite un débat passionnant sur la liste Aztlan.
En premier lieu, il convient de mettre en valeur tout le travail explicatif et récapitulatif de Roberto Romero. Il reprend la chronologie proposée par le quotidien El Sol de San Juan del Rio pour montrer que les influences teotihuacaines à El Rosario sont connues depuis le début des fouilles en 1958 par Roberto Gallegos.
Michael Ruggeri, annonceur de la "découverte" sur Aztlan, se demande si El Rosario n'a pas été une des premières colonies de Teotihuacan ou si les peintures visibles à El Rosario n'ont pas directement influencé les artistes qui ont ensuite peint les murs de Teotihuacan.
Michael Smith se joint à la perspective centraliste de Roberto Romeros en mettant clairement en cause une conquête de cette partie du Querétaro par Teotihuacan. Il propose ainsi de voir les traits culturels teotihuacains de El Rosario comme une décision consciente des élites locales pour des raisons locales. Smith pense que ces élites ont cherché à montrer "leur sophistication" ou leur contact avec Teotihuacan. A titre de comparaison relative, il compare la décision des élites de El Rosario à ce que faisaient certaines élites de l'Antiquité eloignées de Rome et qui copiaient son style de vie ou son architecture.

Crédit photo : D. Alvarez. Disponible le 15 juin 2009 sur le site du quotidien El Sol de San Juan del Rio, édition du 12 juin 2009 : http://i.oem.com.mx/ef4bbaf2-3d1f-4cbd-a82e-3116972352b8.jpg
Lloyd Anderson propose une autre hypothèse : "un trait culturel originaire d'un endroit différent de du "centre" où il est le plus connu, mais qu'il partage à égalité avec d'autres endroits, avant de se développer et de s'étendre". Anderson cite notamment l'exemple du style dit "olmèque" qui s'est notablement diffusé à partir d'éléments "pré-olmèques" présents à une échelle géographique encore plus étendue. Il explique que les centres puissants ont ainsi tendance à éclipser des zones qui avaient moins d'importance politique ou économique. Enfin Anderson rappelle qu'il est difficile de changer le nom d'un style alors que celui-ci se révèle être inapproprié.
Pour apporter un bémol à l'analyse très poussée d'Anderson, il convient de rappeler qu'un centre de pouvoir ne se résume pas à avoir une influence politique ou économique notable. Dans les sociétés précolombiennes, le développement des civilisations précolombiennes, il est important de mettre en avant la religion et la mythologie qui permettent d'expliquer ces traits culturels. Cholula, ville du pélerinage à Quetzalcoatl au moins pendant le classique, jouissait d'une aura toute particulière qui faisait de Quetzalcoatl une divinité davantage révérée par les autres populations que par les Mexicas qui l'avaient remplacé par Huitzilopochtli.
A la fin de cet article, on est en droit de s'interroger sur cette sortie médiatique qui peut induire le curieux et/ou le professionnel en erreur. Il convient de prendre avec un certain recul les gros titres. Quel était l'objectif de ces archéologues en annonçant une découverte qui, en fait, n'en est pas une ?
Référence bibliographique :
Smith, Michael E. and Lisa Montiel (2001) "The Archaeological Study of
Empires and Imperialism in Prehispanic Central Mexico". Journal of
Anthropological Archaeology 20:245-284.
En premier lieu, il convient de mettre en valeur tout le travail explicatif et récapitulatif de Roberto Romero. Il reprend la chronologie proposée par le quotidien El Sol de San Juan del Rio pour montrer que les influences teotihuacaines à El Rosario sont connues depuis le début des fouilles en 1958 par Roberto Gallegos.
Michael Ruggeri, annonceur de la "découverte" sur Aztlan, se demande si El Rosario n'a pas été une des premières colonies de Teotihuacan ou si les peintures visibles à El Rosario n'ont pas directement influencé les artistes qui ont ensuite peint les murs de Teotihuacan.
Michael Smith se joint à la perspective centraliste de Roberto Romeros en mettant clairement en cause une conquête de cette partie du Querétaro par Teotihuacan. Il propose ainsi de voir les traits culturels teotihuacains de El Rosario comme une décision consciente des élites locales pour des raisons locales. Smith pense que ces élites ont cherché à montrer "leur sophistication" ou leur contact avec Teotihuacan. A titre de comparaison relative, il compare la décision des élites de El Rosario à ce que faisaient certaines élites de l'Antiquité eloignées de Rome et qui copiaient son style de vie ou son architecture.

Crédit photo : D. Alvarez. Disponible le 15 juin 2009 sur le site du quotidien El Sol de San Juan del Rio, édition du 12 juin 2009 : http://i.oem.com.mx/ef4bbaf2-3d1f-4cbd-a82e-3116972352b8.jpg
Lloyd Anderson propose une autre hypothèse : "un trait culturel originaire d'un endroit différent de du "centre" où il est le plus connu, mais qu'il partage à égalité avec d'autres endroits, avant de se développer et de s'étendre". Anderson cite notamment l'exemple du style dit "olmèque" qui s'est notablement diffusé à partir d'éléments "pré-olmèques" présents à une échelle géographique encore plus étendue. Il explique que les centres puissants ont ainsi tendance à éclipser des zones qui avaient moins d'importance politique ou économique. Enfin Anderson rappelle qu'il est difficile de changer le nom d'un style alors que celui-ci se révèle être inapproprié.
Pour apporter un bémol à l'analyse très poussée d'Anderson, il convient de rappeler qu'un centre de pouvoir ne se résume pas à avoir une influence politique ou économique notable. Dans les sociétés précolombiennes, le développement des civilisations précolombiennes, il est important de mettre en avant la religion et la mythologie qui permettent d'expliquer ces traits culturels. Cholula, ville du pélerinage à Quetzalcoatl au moins pendant le classique, jouissait d'une aura toute particulière qui faisait de Quetzalcoatl une divinité davantage révérée par les autres populations que par les Mexicas qui l'avaient remplacé par Huitzilopochtli.
A la fin de cet article, on est en droit de s'interroger sur cette sortie médiatique qui peut induire le curieux et/ou le professionnel en erreur. Il convient de prendre avec un certain recul les gros titres. Quel était l'objectif de ces archéologues en annonçant une découverte qui, en fait, n'en est pas une ?
Référence bibliographique :
Smith, Michael E. and Lisa Montiel (2001) "The Archaeological Study of
Empires and Imperialism in Prehispanic Central Mexico". Journal of
Anthropological Archaeology 20:245-284.
Mise à jour : El Sol de San Juan del Rio faisait état hier de l'appui financier du gouvernement de l'état de Querétaro pour transporter et sauvegarder les peintures.
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