Accéder au contenu principal

L'INAH signe un partenariat stratégique avec Google

Mais pourquoi la firme de Mountain View, en Californie, a-t-elle proposé ces services à l'INAH? Nous savons que l'industrie touristique mexicaine est en crise depuis quelque temps déjà, bien avant le séisme financier mondial de l'automne dernier. De plus l'image du Mexique est passablement écornée à l'étranger après la crise sanitaire (et surtout la tempête médiatique) qui a accablé le pays en avril et mai dernier.

Google, toujours à la recherche de recettes publicitaires, va proposer donc d'utiliser le patrimoine archéologique et historique du Mexique pour améliorer sa position dominante sur le web local. Le patron de Google Mexico parle de 27 millions de connectés à Internet mais il semble oublier des récents articles sur la fracture numérique que connaît le pays par rapport à d'autres pays d'Amérique centrale et latine, et à plus grande échelle, avec ses partenaires américains et canadiens de l'ALENA et les pays de l'UE.

Pourquoi donc un tel article sur ce blog? Tout simplement pour montrer que l'INAH, sous la direction d'Alfonso de Maria y Campos continue de se détourner de sa mission première, à savoir l'exploration et la sauvegarde du patrimoine archéologique, historique et ethnologique, pour devenir une annexe du Secrétariat du tourisme, succombant à une dérive mercantile et mercantiliste qui pourrait s'avérer lui être néfaste à plus ou moins long terme.

Officiellement l'accord signé hier cherche à "augmenter l'intérêt des utilisateurs d'Internet pour des thèmes d'anthropologie, d'archéologie et d'histoire, et ceci dans une stratégie qui permettra une meilleure connaissance et une sensibilisation à l'importance de la conservation des biens culturels du Mexique, en plus de la promotion de la visite physique des 173 zones archéologiques et des 116 musées sous responsabilité de l'INAH".

D'ailleurs cet accord a d'ors et déjà donné naissance à un projet appelé Pongamos a México en el Mapa con Google (Mettons le Mexique sur la carte avec Google). En fait ce sont trois applications de Google qui seront spécialement adaptés pour promouvoir le patrimoine mexicain : Youtube, Googlemaps et Google Earth. En ce qui concerne Youtube, l'internaute pourra regarder la chaîne INAHTV. Sur Googlemaps, l'internaute pourra récupérer un guide d'adresses et des routes incluant des sites à visiter, avec la possibilité de voir la distance à parcourir. Enfin un filtre sera créé pour Google Earth : on pourra ainsi récupérer la localisation d'un site par ses coordonnées satellites mais aussi des plans des musées, des zones archéologiques et des lieux historiques. Mais dans un pays où les conducteurs découvrent à peine la navigation par satellite, ce genre d'information reste limité.

Je vous propose de regarder cette petite vidéo disponible sur Youtube.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...