Du 26 juin au 31 janvier 2010, les visiteurs du Musée du Templo Mayor auront la possibilité de visiter une exposition au thème peur courant mais néanmoins très intéressant.

Affiche de l'exposition retrouvée le 24 juin 2009 sur le blog Arqueología Militar.
Ce blog est d'ailleurs tenu par un des deux commissaires de l'exposition. Marco Cervera propose d'ailleurs d'autres clichés que nous reproduisons avec son autorisation.
De manière plus générale, la presse nationale sur internet en a beaucoup parlé : les quotidiens El Universal et Milenio.
De quoi s'agit-il au final ? Le site internet de l'INAH est à ce sujet moins laconique que Cervera mais étant donné la somme de travail qu'implique la préparation d'une exposition, on ne lui en tiendra pas rigueur.

Sur cette photo, on peut voir le guerrier Tzitzimitl chargé d'accueillir le visiteur. Mesurant 1,65 m de haut, la peau mat, l'air menaçant, il est fait de résine. Il porte un uniforme blanc en coton, un macuáhuitl (masse en bois incrusté de petits éclats effilés d'obsidienne) et une rondache en bois recouverte de plumes. En fait ce sont différentes données ont permis cette reconstitution : des recherches archéologiques et anthropologiques et des documents coloniaux, comme le folio 67r du Codex Mendoza visible un peu plus bas..

Au total, ce sont 130 pièces qui seront proposées au visiteur : la majeure partie (87) vient du musée régional de Chilpancingo, Guerrero ; le reste (43) est originaire du Templo Mayor de Tenochtitlan. Elles illustreront plusieurs points importants de la civilisation mexica.

Vue inférieure du guerrier Tzitzimitl.
Photo : V. Roux, mise à notre disposition le 11 septembre 2009.
D'une part, il s'agira de mettre en évidence l'étendue de l'Empire mexica et son système de soumission par l'impôt. Les archéologues ont notamment reconstitué un tribut avec des éléments modernes en se fondant sur le Codex Mendoza :maïs, haricot, chía, huauhtli, cacao, miel, nappes de coton, naguas, huipils, jícaras, copal, coquillages marins, clochettes de cuivre, hachettes de cuivre, coton, chapelet de pierre vertes, reproductions d'armes et de boucliers, répliques de tablettes en or.

Il convient de rappeler que le tlatloani Moctezuma Ier avait agrandi considérablement l'empire, notamment en allant jusqu'au Xoconusco maya, dans l'actuel état du Chiapas. L'empire attint son apogée géographique sous le règne d'Ahuizotl, Moctezuma II essayant tant bien que mal d'en maintenir l'organisation. Pendant 72 ans, Chontales, Tepuztèques, Amuzgos, Cohuixcas, Tlapanèques et Yopis furent ainsi soumis au tribut.

Si la Triple Alliance a pu conquérir tant d'espace, c'est évidemment grâce à la guerre. Mais il s'agit d'une guerre extrêmement ritualisée, autant que l'acceptation de rendre tribut pouvait l'être pour les vaincus. Les motifs de ces guerres étaient aussi bien politiques qu'économiques et surtout religieux. D'une part, il fallait maintenir l'ordre du monde et le déroulement du temps au moyen de sacrifices humains. Or les conquêtes permettaient d'en fournir les victimes. Lors de la fête de tlacaxipehualiztli o "dépécement de personnes”, dediée à Xipe Tótec.
Il s'agit aussi de continuer à gratifier les guerriers pour leur service rendu, s'ils survivaient et à augmenter la richesse d'une capitale, Tenochtitlan, où on pouvait trouver tout ce que cette partie des Amériques produisait alors.
Dès lors, la place occupée par les marchands (pochtecas en nahuatl) étaient extrêmement importantes. Ils étaient chargés de créer et de maintenir des relations commerciales avec des zones parfois retirées de la Mésoamérique. Mais une de leur prérogative était d'espionner d'éventuels ennemis. Ils pouvaient même agir sous forme de commandos dissimulés.
En ce qui concerne le Guerrero présenté dans cette exposition comme témoin de ce tribut, les Aztèques s'y étaient installés pour contrôler l'approvisionnement en cuivre, en or et en cinabre. En l'occurence la Matricula de Tributos énumère les provinces soumises au tribut dans cette région : Tlachco, Tepecocuilco, Cihuatlán, Tlappan, Tlacozahutitlan, et Quiyauhteopan. A ce titre une vidéo explique les différentes tactiques de combat utilisées par les Mexicas.
Références bibliographiques :
BATALLA ROSADO, Juan José.
2007. "The scribes who painted the Matricula de tributos and the Codex Mendoza". In Ancient Mesoamerica, 18, Cambridge University Press, Cambridge, p. 31-51.
Codex Mendoza.
Disponible le 23 juin 2009 sur Wikimedia, s.v. "Codex Mendoza" : http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Mendoza.

Affiche de l'exposition retrouvée le 24 juin 2009 sur le blog Arqueología Militar.
Ce blog est d'ailleurs tenu par un des deux commissaires de l'exposition. Marco Cervera propose d'ailleurs d'autres clichés que nous reproduisons avec son autorisation.
De manière plus générale, la presse nationale sur internet en a beaucoup parlé : les quotidiens El Universal et Milenio.
De quoi s'agit-il au final ? Le site internet de l'INAH est à ce sujet moins laconique que Cervera mais étant donné la somme de travail qu'implique la préparation d'une exposition, on ne lui en tiendra pas rigueur.
Vue frontale de la sculpture d'un guerrier Tzitzimitl en résine.
Photo retrouvée le 23 juin 2009 sur Arqueología Militar.
Photo retrouvée le 23 juin 2009 sur Arqueología Militar.
Sur cette photo, on peut voir le guerrier Tzitzimitl chargé d'accueillir le visiteur. Mesurant 1,65 m de haut, la peau mat, l'air menaçant, il est fait de résine. Il porte un uniforme blanc en coton, un macuáhuitl (masse en bois incrusté de petits éclats effilés d'obsidienne) et une rondache en bois recouverte de plumes. En fait ce sont différentes données ont permis cette reconstitution : des recherches archéologiques et anthropologiques et des documents coloniaux, comme le folio 67r du Codex Mendoza visible un peu plus bas..
Au total, ce sont 130 pièces qui seront proposées au visiteur : la majeure partie (87) vient du musée régional de Chilpancingo, Guerrero ; le reste (43) est originaire du Templo Mayor de Tenochtitlan. Elles illustreront plusieurs points importants de la civilisation mexica.
Vue inférieure du guerrier Tzitzimitl.
Photo : V. Roux, mise à notre disposition le 11 septembre 2009.
D'une part, il s'agira de mettre en évidence l'étendue de l'Empire mexica et son système de soumission par l'impôt. Les archéologues ont notamment reconstitué un tribut avec des éléments modernes en se fondant sur le Codex Mendoza :maïs, haricot, chía, huauhtli, cacao, miel, nappes de coton, naguas, huipils, jícaras, copal, coquillages marins, clochettes de cuivre, hachettes de cuivre, coton, chapelet de pierre vertes, reproductions d'armes et de boucliers, répliques de tablettes en or.

Il convient de rappeler que le tlatloani Moctezuma Ier avait agrandi considérablement l'empire, notamment en allant jusqu'au Xoconusco maya, dans l'actuel état du Chiapas. L'empire attint son apogée géographique sous le règne d'Ahuizotl, Moctezuma II essayant tant bien que mal d'en maintenir l'organisation. Pendant 72 ans, Chontales, Tepuztèques, Amuzgos, Cohuixcas, Tlapanèques et Yopis furent ainsi soumis au tribut.

Carte des provinces tributaires de l'empire aztèque au XVIe siècle.
Disponible le 23 juin 2009 sur wikipedia.org, s.v. "Aztèques"
Disponible le 23 juin 2009 sur wikipedia.org, s.v. "Aztèques"
Si la Triple Alliance a pu conquérir tant d'espace, c'est évidemment grâce à la guerre. Mais il s'agit d'une guerre extrêmement ritualisée, autant que l'acceptation de rendre tribut pouvait l'être pour les vaincus. Les motifs de ces guerres étaient aussi bien politiques qu'économiques et surtout religieux. D'une part, il fallait maintenir l'ordre du monde et le déroulement du temps au moyen de sacrifices humains. Or les conquêtes permettaient d'en fournir les victimes. Lors de la fête de tlacaxipehualiztli o "dépécement de personnes”, dediée à Xipe Tótec.
Il s'agit aussi de continuer à gratifier les guerriers pour leur service rendu, s'ils survivaient et à augmenter la richesse d'une capitale, Tenochtitlan, où on pouvait trouver tout ce que cette partie des Amériques produisait alors.
Dès lors, la place occupée par les marchands (pochtecas en nahuatl) étaient extrêmement importantes. Ils étaient chargés de créer et de maintenir des relations commerciales avec des zones parfois retirées de la Mésoamérique. Mais une de leur prérogative était d'espionner d'éventuels ennemis. Ils pouvaient même agir sous forme de commandos dissimulés.
En ce qui concerne le Guerrero présenté dans cette exposition comme témoin de ce tribut, les Aztèques s'y étaient installés pour contrôler l'approvisionnement en cuivre, en or et en cinabre. En l'occurence la Matricula de Tributos énumère les provinces soumises au tribut dans cette région : Tlachco, Tepecocuilco, Cihuatlán, Tlappan, Tlacozahutitlan, et Quiyauhteopan. A ce titre une vidéo explique les différentes tactiques de combat utilisées par les Mexicas.
Références bibliographiques :
BATALLA ROSADO, Juan José.
2007. "The scribes who painted the Matricula de tributos and the Codex Mendoza". In Ancient Mesoamerica, 18, Cambridge University Press, Cambridge, p. 31-51.
Codex Mendoza.
Disponible le 23 juin 2009 sur Wikimedia, s.v. "Codex Mendoza" : http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Mendoza.
SEPÚLVEDA y HERRERA, María Teresa.
La Matricula de tributos. Arqueologia Mexicana Especial 14, Editorial Raices-INAH, Mexico.
SERGHERAERT, Maëlle
200. Les manifestations de l'expansion Mexica (1430-1520).Thèse de Master, Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne.
2005. "Les conséquences de l'expansion militaire aztèque : synthèse sur les intérêts d'une approche archéologique". In De l'Altiplano mexicain à la Patagonie: Travaux et recherches à l'Université de Paris 1, Cyril Giorgi (éd.), pp. 107-115. British Archaeological Reports, International Series, vol. S1389. Archaeopress, Oxford.
[édition du 26 juin 2009] Nous avons rajouté deux références rédigées par notre consoeur Maëlle Sergheraert, suite à un commentaire fait par Michael Smith, de l'Université d'Arizona. Ce dernier exprime ses doutes sur l'expansion proposée par l'exposition. Selon lui, il existe des preuves archéologiques irréfutables que les Mexicas avaient entretenus des rapports commerciaux avec des villages au Morelos, un siècle avant de les conquérir militairement. Smith craint une confusion entre expansion militaire et expansion économique qui ne vont pas nécessairement de pair. [fin de l'édition]
[édition du 10 décembre 2009] L'INAH a récemment mis sur Youtube une petite pub pour cette exposition.
La deuxième, plus longue, détaille un peu le contenu de l'exposition.
[fin de l'édition]
[fin de l'édition]
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