Aujourd'hui, les présidents français et guatémaltèque vont inaugurer une exposition qui mettra sans doute du baume au coeur après l'annulation de l'Année du Mexique en France. En effet, suite à la guerre diplomatique entre ces deux pays, deux expositions (l'une à Saint Romain sur les cultures du Veracruz et l'autre à la Pinacothèque de Paris sur les masques mayas en jadéite) ont tout simplement été supprimées.
Mais pour les amateurs des Mayas, n'oublions pas que les frontières politiques actuelles n'étaient pas les mêmes à l'époque préhispanique, notamment au cours du Classique. C'est donc grâce à différents mécènes privés guatémaltèques (plus intéressés par le développement touristique de leur pays que par la sauvegarde de leur patrimoine) que le public français pourra connaître l'ancienne cité d'El Mirador.
Hébergée au Musée du Quai Branly jusqu'au 2 octobre prochain, l'exposition a commencé à susciter l'intérêt des médias. C'est ainsi que Le Monde Diplomatique s'est fendu d'un article dénonçant la mainmise d'un lobby d'entrepreneurs sur les fouilles entreprises à El Mirador par l'archéologue américain Richard Hansen et les découvertes qui y ont été faites. Un autre papier, publié dans Le Monde Magazine et disponible en ligne, revient sur les fouilles entreprises par une équipe franco-guatémaltèque dirigée par Dominique Michelet et Philippe Nondedeo, chercheurs à l'UMR 8096 Archéologie des Amériques, sur le site de Naachtun.
On pourra les entendre parler de leurs découvertes lors du colloque organisé par la même UMR 8096 et le Musée du Quai Branly les 1er et 2 juillet prochains au théâtre Claude Lévi-Strauss. Ils ne seront pas les seuls gros poissons à figurer parmi les locuteurs reconnus dans leur domaine. Le Musée du Quai Branly a d'ores et déjà mis en ligne le programme du colloque, disponible en format pdf. On y retrouve l'archéologue et ministre guatémaltèque de la culture, le Dr Escobedo, assidu de Facebook, le vétéran américain Arthur Demarest, l'inventeur de San Bartolo William Saturno, l'épigraphe David Freidel, l'équipe française du Projet La Joyanca dirigé par Marie-Charlotte Arnauld, l'Américain Stephen Houston, la germanophone Crista Schieber qui travaille sur T'akalik Ab'aj, etc. Bref, que du beau monde pour un événement académique qui n'a que trop rarement lieu, si on prend en compte les Journées d'Etudes Mayas réalisées en décembre 2009 à Paris.
Ce colloque essaiera autant de proposer des raisons à l' "effondrement généralisé" des cités mayas, dixit Dominique Michelet, que les manières selon laquelle elles ont pu être abandonnées. En effet, si beaucoup ont révélé des marques d'incendies et de destruction, d'autres semblent avoir sciemment été délaissées par leurs habitants. C'est ce que Philippe Nondedeo explique à propos de Naachtun. Son équipe a dégagé une pyramide inachevée haute de 15 mètres mais elle n'a ni escalier, ni temple au sommet. Cependant les habitants de Naachtun ont pris le temps de déposer rituellement une offrande d'abandon faite de coquillages spondyles dans un récipient en céramique.
Si nous recommandons à nos lecteurs de voir cette exposition et de participer au colloque qui l'accompagnera dans les prochains jours, nous lui recommanderons une certaine prudence afin de ne pas céder à des sirènes touristiques trop tentatrices qui ne défendent que certaines personnes et certainement pas les intérêts des communautés mayas sur place. Pour se préparer à la visite, le Musée du Quai Branly a mis à disposition des internautes une bibliographie en français des ouvrages disponibles sur les Mayas. Pensez également à visiter le site de la FARES (Foundation for Anthropological Research and Environmental Studies).
Bonne visite et intelligente visite !
Mais pour les amateurs des Mayas, n'oublions pas que les frontières politiques actuelles n'étaient pas les mêmes à l'époque préhispanique, notamment au cours du Classique. C'est donc grâce à différents mécènes privés guatémaltèques (plus intéressés par le développement touristique de leur pays que par la sauvegarde de leur patrimoine) que le public français pourra connaître l'ancienne cité d'El Mirador.
Hébergée au Musée du Quai Branly jusqu'au 2 octobre prochain, l'exposition a commencé à susciter l'intérêt des médias. C'est ainsi que Le Monde Diplomatique s'est fendu d'un article dénonçant la mainmise d'un lobby d'entrepreneurs sur les fouilles entreprises à El Mirador par l'archéologue américain Richard Hansen et les découvertes qui y ont été faites. Un autre papier, publié dans Le Monde Magazine et disponible en ligne, revient sur les fouilles entreprises par une équipe franco-guatémaltèque dirigée par Dominique Michelet et Philippe Nondedeo, chercheurs à l'UMR 8096 Archéologie des Amériques, sur le site de Naachtun.
On pourra les entendre parler de leurs découvertes lors du colloque organisé par la même UMR 8096 et le Musée du Quai Branly les 1er et 2 juillet prochains au théâtre Claude Lévi-Strauss. Ils ne seront pas les seuls gros poissons à figurer parmi les locuteurs reconnus dans leur domaine. Le Musée du Quai Branly a d'ores et déjà mis en ligne le programme du colloque, disponible en format pdf. On y retrouve l'archéologue et ministre guatémaltèque de la culture, le Dr Escobedo, assidu de Facebook, le vétéran américain Arthur Demarest, l'inventeur de San Bartolo William Saturno, l'épigraphe David Freidel, l'équipe française du Projet La Joyanca dirigé par Marie-Charlotte Arnauld, l'Américain Stephen Houston, la germanophone Crista Schieber qui travaille sur T'akalik Ab'aj, etc. Bref, que du beau monde pour un événement académique qui n'a que trop rarement lieu, si on prend en compte les Journées d'Etudes Mayas réalisées en décembre 2009 à Paris.
Ce colloque essaiera autant de proposer des raisons à l' "effondrement généralisé" des cités mayas, dixit Dominique Michelet, que les manières selon laquelle elles ont pu être abandonnées. En effet, si beaucoup ont révélé des marques d'incendies et de destruction, d'autres semblent avoir sciemment été délaissées par leurs habitants. C'est ce que Philippe Nondedeo explique à propos de Naachtun. Son équipe a dégagé une pyramide inachevée haute de 15 mètres mais elle n'a ni escalier, ni temple au sommet. Cependant les habitants de Naachtun ont pris le temps de déposer rituellement une offrande d'abandon faite de coquillages spondyles dans un récipient en céramique.
Si nous recommandons à nos lecteurs de voir cette exposition et de participer au colloque qui l'accompagnera dans les prochains jours, nous lui recommanderons une certaine prudence afin de ne pas céder à des sirènes touristiques trop tentatrices qui ne défendent que certaines personnes et certainement pas les intérêts des communautés mayas sur place. Pour se préparer à la visite, le Musée du Quai Branly a mis à disposition des internautes une bibliographie en français des ouvrages disponibles sur les Mayas. Pensez également à visiter le site de la FARES (Foundation for Anthropological Research and Environmental Studies).
Bonne visite et intelligente visite !
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