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Doutes sur une seconde occurence du 21/12/2012

Sur le net américain, une brève de l'Associated Press a fait l'objet d'une petite bombe dans les médias non spécialisés. L'INAH aurait à sa disposition une série de glyphes présents sur une brique retrouvée à Comalcalco, Tabasco. Et selon le rédacteur de cette brève en anglais, elle ferait mention à la date gravée sur la tablette d'El Tortuguero, toujours au Tabasco.

Si cette nouvelle est prise pour argent comptant par les auteurs newagers qui vendent à qui mieux mieux leurs livres bidons épris de catastrophisme apocalyptique et, parfois accompagné d'invasion extraterrestre, les épigraphistes et autres mayistes sont beaucoup plus sceptiques...

David Stuart, professeur de l'University of Texas à Austin, a été immédiatement le premier à faire part de ses doutes sur cette nouvelle inscription. Réputé pour avoir trouvé la principale clé des inscriptions mayas avec son groupe de recherches, le chercheur texan avait déjà démonté les interprétations fantaisistes proposées en ce qui concerne la tablette d'El Tortuguero sur le carnet collaboratif Maya Decipherment.

Il récidive en écartant l'interprétation hâtive lancée dans la presse quant à une éventuelle autre occurrence à Comalcalco. Stuart n'est pas le seul à dénoncer le câble inutilement alarmiste de l'Associated Pressm pourtant repris par des milliers de médias. La brique de Comalcalco est connue depuis longtemps, comme le commente justement Miguel Ángel Criado sur le carnet mexicain Arkeopatías. En réponse au communiqué, Stuart s'est fendu d'une analyse expliquant rapidement les confusions engendrées par différentes lectures de la brique de Comalcalco.

On pourrait taxer l'Associated Press de terrorisme intellectuel dans la mesure où elle bénéficie d'une portée médiatique bien plus. En jouant le jeu des profiteurs de tout poil, elle contribue plus à provoquer la panique et diffuser l'ignorance qu'en donnant vérítablement la place aux chercheurs. Elle montre également combien les règles du journalisme (recouper les sources, faire montre d'objectivité) sont au pire ignorées, au mieux maltraitées. M. Marc Anderson a perdu une belle occasion de se taire.

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