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Arqueología Mexicana 116

Dans ce billet, je vous propose de faire un petit tour de la revue de divulgation de l'INAH. Ce-mois c'est la grand-place de Mexico qui est mise à l'honneur. Le Zocalo de Mexico, appelé également Place de la Constitution est un espace politique, historique et social de premier ordre sur le continent amércain. Ce numéro est donc placé sous le signe de l'histoire et de l'évolution physique et symbolique du Zocalo.


Un premier exercice d'Eduardo Matos Moctezuma revient sur les différents monolithes qui furent retrouvés à cet endroit à travers le temps. Car l'archéologie montre qu'il n'y avait pas de monuments de taille importante à l'époque préhispanique.

Dans un article écrit à quatre mains avec Leonardo López Luján, Matos Moctezuma rapporte l'étrange destin de la Pierre peinte, un monument dûment peint et illustré par différents explorateurs et voyageurs. Les auteurs estiment pour leur part que son existence est plutôt une invention d'Isidro Gondra.

Ensuite l'historien Antonio Rubial García nous décrit la grand-place de Mexico pendant les deux premiers siècles de la Colonia espagnole. Elle sert notamment de marché où sont vendus aussi bien produits de consommation courante que de luxe ou esclaves. La grand-place est aussi un lieu de fêtes taurines où une arène temporaire était levée. C'est également un lieu de revendications et de révoltes à l'époque vice-royale. La justice y voyait l'expression de ses verdicts sous forme de condamnation publique.

Salvador Rueda Smithers, directeur du Musée d'histoire de Chapultepec, revient pour sa part sur la vie quotidienne sur la grand-place à travers l'analyse du toile attribuée à José Antonio Prado.

Suit une participation d'Angeles González Gamio sur l'origine du nom Zocalo. C'est en 1803 qu'une statue équestre du roi espagnol Charles IV est élevée sur un socle en marbre. Elle y restera jusqu'en 1823, peu après l'avénement d'un Mexique devenu indépendant.

Au moment de l'Indépendance, le Zocalo devient Place de la Constitution où défile l'armée d'Iturbide et Guerrero. Le même Iturbide se fait ensuite couronner empereur en 1822 avant d'être battu. Puis Guadalupe Victoria utilise cet endroit pour officialiser l'abolition de l'esclavage en 1827.

Un dernier article montre l'évolution architecturale du Zocalo durant les deux derniers siècles et comment une place copieusement arborée a peu à peu laissé place à ce que les defeños appellent "La Plancha" et où se dresse le mat qui porte le drapeau tricolrore frappé de l'aigle tuant le serpent.

Parallèlement à ce dossier, le lecteur pourra retrouver une troisième article d'Eduardo Matos Moctezuma: dans le cadre de la série sur les mythes et légendes de la Conquête, l'archéologue mexicaine revient sur la puissance militaire de l'envahisseur espagnol et son présumé faible numéro de soldats. La réalité est tout autre...

De son côté, Xavier Noguez fait un retour sur les vignettes qui illustrent l'oeuvre de Diego Duran. Dans la section Archéologie, on peut profiter d'une présentation complète de l'équipe du PAU sur les espaces actuellement fouillés aux alentours du Templo Mayor (Cuauhxicalco et sol incrusté de pierres sculptées).

Pour les passionnés d'archéozoologie, on lira avec intérêt l'article sur le régime alimentaire des mammouths du Mexique. Un dernier papier à teneur ethnologique établit des parallélismes intéressants entre le pow wow de certains groupes amérindiens d'Amérique du Nord avec le mitote encore effectué dans l'ouest du Mexique.

A dans deux mois pour parler du prochain numéro sur des fouilles à Cacaxtla.

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