Et on reparle de Chichen Itza, mais dans une perspective moins "people" que dans notre pénultième note. Quand on visite Chichen Itza ou la plupart des sites mayas, on a du mal à imaginer que la plupart disposait de structures défensives qui protégeaient la cité des invasions et des incendies. Certaines, comme Ek Balam, rivale de Chichen Itza, avait même une triple muraille, parfaitement visible sur ce cliché et cette vue aérien.
Chichen Itza disposait d'une solide muraille qui séparait notamment le centre cérémoniel avec le Castillo et le fameux cenote des sacrifices. Il faut dire que l'ensemble était encore bien couvert par la végétation. Les vendeurs ambulants,disposés de part et d'autre de l'ancienne sacbé, empêchent de le voir. Faute d'avoir l'autorisation de l'auteur, voici un lien qui vous montrera une vue de la muraille, objet de notre note.
Appuyée par l'INAH, l'Université Autonome du Yucatan a ainsi récemment entamé un programme de restauration et de fouilles autour de cette grande muraille. Chargé des fouilles, Rafael Cobos souhaite établir la relation que cette muraille pouvait avoir le Grand Terrain de jeu de balle mais aussi reconstituer (dans la mesure du possible) un puzzle gigantesque de pierres sculptées en bas-relief. Les fouilles reprendront en mars pour une troisième campagne. D'autre part, l'ensemble situé au Nord-ouest et appelé Gran Nivelacion, dont la superficie est de huit hectares, sera une des priorités.
L'année dernière, les travaux se sont concentrées sur l'extrémité occidentale du mur. Des objets en céramique, du matériel lithique et des morceaux de coquillages marins avaient été découverts. Les travaux de reconnaissance ont permis d'établir que la muraille n'était pas continue : des obstacles naturels et orographiques servaient alors de protection. Il a été également établi qu'une partie de la muraille a été sciemment détruite pour construire le Complexe du Grand Terrain de jeu de balle. Selon l'archéologue Rodolfo Canto Carrillo, cette structure a certainement été la dernière construite dans la partie nord du site.
Muraille de Chichen Itza, Epiclassique, Maya.
Photo disponible le 13 janvier 2009 sur http://dti.inah.gob.mx/images/stories/boletines/2010/Enero/12_enero/muralla_web.jpg
La phase de construction la plus ancienne de la muraille comprenait trois étapes dont la plus ancienne remonterait entre 900 et 950. Elle fut ensuite modifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle. Canto Carrillo explique les trois étapes de construction de la manière suivante. La première se caractérise par un style fin et stylisée : les blocs utilisés avaient été spécialement taillés pour l'occasion. La seconde a vu l'apparition d'escaliers, de plusieurs accès, de structures défensives dans un style plus grossier. La troisème et dernière phase est constituée de pierres travaillées en bas-relief. Elles ont été utilisés sur certaines parties extérieures de la muraille, ce qui semble indiquer la réutilisation précipitée de matériels originaires d'autres structures.
Pour autant les archéologues semblent convaincu que cette muraille n'était pas que défensive. Selon leur hypothèse, elle permettait d'établir une frontière sociale entre le commun qui vivait en dehors de la cité et l'élite qui vivait au sein de la partie religieuse.
Addenda :
De bonnes photos d'Ek Balam sont d'ailleurs consultables ici et là.
Chichen Itza disposait d'une solide muraille qui séparait notamment le centre cérémoniel avec le Castillo et le fameux cenote des sacrifices. Il faut dire que l'ensemble était encore bien couvert par la végétation. Les vendeurs ambulants,disposés de part et d'autre de l'ancienne sacbé, empêchent de le voir. Faute d'avoir l'autorisation de l'auteur, voici un lien qui vous montrera une vue de la muraille, objet de notre note.
Appuyée par l'INAH, l'Université Autonome du Yucatan a ainsi récemment entamé un programme de restauration et de fouilles autour de cette grande muraille. Chargé des fouilles, Rafael Cobos souhaite établir la relation que cette muraille pouvait avoir le Grand Terrain de jeu de balle mais aussi reconstituer (dans la mesure du possible) un puzzle gigantesque de pierres sculptées en bas-relief. Les fouilles reprendront en mars pour une troisième campagne. D'autre part, l'ensemble situé au Nord-ouest et appelé Gran Nivelacion, dont la superficie est de huit hectares, sera une des priorités.
L'année dernière, les travaux se sont concentrées sur l'extrémité occidentale du mur. Des objets en céramique, du matériel lithique et des morceaux de coquillages marins avaient été découverts. Les travaux de reconnaissance ont permis d'établir que la muraille n'était pas continue : des obstacles naturels et orographiques servaient alors de protection. Il a été également établi qu'une partie de la muraille a été sciemment détruite pour construire le Complexe du Grand Terrain de jeu de balle. Selon l'archéologue Rodolfo Canto Carrillo, cette structure a certainement été la dernière construite dans la partie nord du site.
Muraille de Chichen Itza, Epiclassique, Maya.
Photo disponible le 13 janvier 2009 sur http://dti.inah.gob.mx/images/stories/boletines/2010/Enero/12_enero/muralla_web.jpg
La phase de construction la plus ancienne de la muraille comprenait trois étapes dont la plus ancienne remonterait entre 900 et 950. Elle fut ensuite modifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle. Canto Carrillo explique les trois étapes de construction de la manière suivante. La première se caractérise par un style fin et stylisée : les blocs utilisés avaient été spécialement taillés pour l'occasion. La seconde a vu l'apparition d'escaliers, de plusieurs accès, de structures défensives dans un style plus grossier. La troisème et dernière phase est constituée de pierres travaillées en bas-relief. Elles ont été utilisés sur certaines parties extérieures de la muraille, ce qui semble indiquer la réutilisation précipitée de matériels originaires d'autres structures.
Pour autant les archéologues semblent convaincu que cette muraille n'était pas que défensive. Selon leur hypothèse, elle permettait d'établir une frontière sociale entre le commun qui vivait en dehors de la cité et l'élite qui vivait au sein de la partie religieuse.
Addenda :
De bonnes photos d'Ek Balam sont d'ailleurs consultables ici et là.
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