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Ouverture de Plan de Ayutla, Chiapas en 2012

Les annonces d'ouverture de nouvelles zones archéologiques au public se poursuivent. Le touriste ne s'en plaindra pas. Ni le gouvernement mexicain dirigé par Felipe Calderon. Il faut dire qu'après le pétrole, le tourisme reste la seconde source de devises pour le pays. Après une année 2010 morose, minée par l'épidémie de grippe AH1N1, la crise économique, et la réputation de plus en plus sulfureuse du pays, le gouvernement espère bien profiter de l'expertise des archéologues et travailleurs de l'INAH pour proposer des destinations différentes pour augmenter le tourisme culturel dans les mois et années à venir.



Ill. 1. Edifice de Plan de Ayutla, Chiapas.
Photo retrouvée le 25 janvier 2010 sur

Plan de Ayutla sera donc parmi les derniers sites à être inaugurés. Situé dans l'état du Chiapas, comme Lagartero que nous avons rapidement présenté il y a peu, Plan de Ayutla est situé sur les berges de l'Usumacinta, et regroupait soixante-quatorze bâtiments répartis sur trois acropoles, l'ensemble étant disposé sur vingt-cinq hectares. Le site fut occupé dès le Préclassique tardif (vers 150 avant Jésus-Christ) jusqu'à l'Epiclassique (vers 1000 de notre ère).



Afficher Zones archéologiques présentées sur Mexique Ancien sur une carte plus grande
Ill. 2 . Carte des Hautes Terres

Les mêmes inscriptions ont révélé deux noms possibles du temps de sa splendeur. Le premier toponyme serait Sak T’zi’ (Chien Blanc) : elle aurait été impliquée alors  dans de nombreux conflits avec d'importantes cités des Hautes Terre comme Tonina (Popo), Palenque et Yaxchilan (Pa' Chan), au Mexique ou Piedras Negras (Yo'ki'b) au Guatemala (ill.2).


Ill. 3. Maquette de Piedras Negras, Guatemala.
Photo retrouvée le 25 janvier 2010, sur Wikipedia en français.

Une deuxième interprétation propose le toponyme d'Ak'e (Tortue). Elle repose en partie sur l'idée que les fondateurs de Bonampak, située à 25 kilomètres, aient quitté la ville en portant le glyphe-emblème Ak'e.

Non content d'héberger un corpus hiéroglyphique de premier choix pour les épigraphistes mayistes, Plan de Ayutla compte également sur le plus grand terrain de jeu de balle des Hautes Terres : 85 m de long sur 40 m de large. Les différentes constructions qui sont actuellement restaurées ont une architecture rappelant beaucoup celle de Tonina (ill.5). Certains éléments architecturaux comme les autels à colonne permettent de corroborer la vassalité de Ak'e / Sak T'zi à Tonina.



Vue générale de Tonina, Chiapas.
Photo : Simon Burchell, 11 mars 2007. Disponible le 21 janvier 2010 sur :

La deuxième partie de l'article proposé sur le site de l'INAH fait la part belle à des explications économiques : un million deux cents mille pesos ont été investis dans les fouilles et restaurations d'une dizaine d'édifices de l'acropole nord. Les  édifices 1, 2, 3, et 13 de l'Acropole nord de Plan de Ayutla ont été complètement dégagés et fouillés. Reste à voir quels seront les prohaines campagnes de fouilles.

Références bibliographiques et multimédias :

Martin, Simon; and Nikolai Grube
(2000). Chronicle of the Maya Kings and Queens: Deciphering the Dynasties of the Ancient Maya. Thames & Hudson, London and New York.

Schele, Linda et David Freidel


Stuart, David
(2002). "An Unusual Calendar Cycle at Tonina" (PDF online publication). Mesoweb articles. Mesoweb: An Exploration of Mesoamerican Cultures. Retrouvé le 21 janvier 2001 sur http://www.mesoweb.com/stuart/notes/Cycle.pdf.

Yadeun, Juan
(2001). "El Museo de Toniná: Territorio del tiempo". In Arqueología Mexicana, Vol. IX, número 50, Julio-Agosto 2001, Editorial Raices-INAH, Mexico, pp.44-49.

Toniná at the Peabody Museum of Archaeology and Ethnology Corpus of Maya Hieroglyphic Inscriptions.

D'autres publications sur cette partie du Haut Usumacinta sont disponibles dans les Texas Notes.

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