Après nos récentes élucubrations égotiques et/ou égocentriques, voici un résumé des meilleurs et des pires moments de cette année 2011. Essayons de rester positif, car notre compréhension et appréhension des anciennes cultures mésoaméricaines ont globalement bien progressé. Pour se faire, concentrons sur cette nomenclature pour essayer d'être les plus brefs et plus complets possible.
A un degré moindre, il convient de noter la lente mais patiente avancée du tunnel sous la Pyramide du serpent à plumes à Teotihuacan. Nul doute que Sergio Gómez doit attendre tranquillement le moment où on en saura plus sur cet élément architectural qui promet beaucoup.
On retiendra également la série d'articles rédigée par Leonardo López Luján sur l'histoire de l'archéologie mexicaine dans la revue Arqueología Mexicana. Ces travaux complètent le livre complet et très bien illustré d'Eduardo Matos Moctezuma sur le même sujet. Autre bon point pour Leonardo : la majeure partie de ses articles est disponible gratuitement en ligne sur le site Mesoweb.
En revanche, les publics canadiens et américains ont été considérablement gâtés avec la tenue d'exposition sur les Mayas à Toronto et sur les Olmèques en Californie.
Pour les Defeños, Seis Ciudades de Mesoamérica et l'art de la plumasserie ont été certainement les plus marquantes et ont attiré un large public. Des efforts ont également été faits pour que le public provincial puisse s'y retrouver. Ainsi l'exposition sur les anciens peuples du Veracruz a été proposée aux Veracruzains, évitant de perdre complètement le travail fait pour l'Année du Mexique en France.
4. Les événements académiques les plus notables
Cette année, trois événements majeurs ont marqué le calendrier des études mésoaméricanistes. Les tables rondes organisées à Monte Alban, Teotihuacan et Palenque seront probablement publiées dans les années à venir. Mais elles nous ont apporté d'importantes actualisations autant pour les matériels présentés que pour de nouvelles pistes d'interprétations.
En Europe, le 16e Congrès Européen de Mayistes a eu lieu à Copenhague au début de ce mois. Les Mayas avaient déjà été mis à l'honneur avec l'organisation d'un colloque organisé dans le cadre de l'exposition du Quai Branly.
Plus simple mais tout aussi inspirant, le travail de Steve Radzi a attiré notre attention en début d'année. Vous pouvez le revoir sur le site Mayavision.
On peut reconnaître l'effort de l'INAH pour proposer un site plus complet. Il a le mérite de proposer des informations et de les diffuser au plus grand nombre. Le concept de l'archive .kml pour Google Earth est un excellent premier pas pour la diffusion au plus grand nombre.
En dehors des pillages et autres destructions impunies de sites archéologiques, le gros flop de l'année est à mettre au compte de certains hauts-fonctionnaires de l'INAH qui ont mis la charrue avant les boeufs en ce qui concerne la construction de l'écrin devant accueillir le monolithe de Tlaltecuhtli et les offrandes récupérées aux alentours. Le tollé provoqué par l'architecture (trop) audacieuse de l'édifice, couplé au non-suivi des recommandations faites par les archéologues et anthropologues, a fini par couler le projet sans que l'INAH ne s'étende sur le sujet et a montré les différends qui existe entre bureaucrates et chercheurs sur le terrain. Avant de construire de nouveaux musées, il faudrait peut-être voir à améliorer et rénover ce qui sont en souffrance dans le reste du pays.
Le brouhaha virtuel et télévisuel sur la soit-disant prophétie maya de 2012 n'en finit pas de vomir les interprétations et les oeuvres les plus hétéroclites et les moins scientifiques sur les Mayas. Espérons que tout cela retombe comme un soufflet. On ne remerciera jamais Roland Emmerich de nous avoir pris le chou avec son film catastrophe indigne d'exister.
Terminons cette note en adressant un nouveau carton rouge aux gouvernements français ET mexicains pour l'annulation de ce qui aurait pu être une série merveilleuse pour promouvoir le Mexique : l'année du Mexique en France a été annulée et les expositions de pièces précolombiennes ont été durement touché. Ironiquement et en catimini, l'exposition sur les masques de jade maya seront finalement exposés à partir de janvier 2012. Les présidents de nos deux pays sauront-ils mettre leur ego dans leur poche, histoire d'inaugurer ensemble cette événement ? Rien n'est moins sûr...
Et vous, chers lecteurs, qu'avez-vous retenu de cette année ?
- Les fouilles les plus informatives ;
- Les publications les plus intéressantes ;
- Les expositions les plus saillantes ;
- Les événements académiques les plus notables ;
- Les pages et sites les plus dignes d'intérêt ;
- Les maîtres et collègues qui nous ont malheureusement quitté ;
- Les ratés institutionnels les plus lamentables.
1. Les fouilles les plus informatives
Si on devait retenir les campagnes de fouilles les plus fructueuses, il faudrait partager la palme entre le site d'El Teul, dans l'état de Zacatecas, l'impressionnant cimetière découvert à Comalcalco, au Tabasco, les nouveaux monolithes de style olmèque déterrés à Chalcatzingo, au Morelos. Dans le premier cas, les archéologues ont pu confirmer le caractère industriel de cette cité et ont mis la main sur un premier personnage enterré là. Dans le cas de Comalcalco, la diversité et la quantité de matériels retrouvées par l'équipe de Ricardo Armijo laisse entrevoir de très belles choses dans les années à venir, pour peu que les différentes analyses chimiques et médico-légales avancent au fur et à mesure qu'arrivent de nouveaux crédits. Enfin les travaux de restauration entrepris à Chalcatzingo ont donné une dimension supplémentaire à l'éventail de représentations observées jusqu'à présent.A un degré moindre, il convient de noter la lente mais patiente avancée du tunnel sous la Pyramide du serpent à plumes à Teotihuacan. Nul doute que Sergio Gómez doit attendre tranquillement le moment où on en saura plus sur cet élément architectural qui promet beaucoup.
2. Les publications les plus intéressantes
On risque de taxer l'auteur de cette note de favoritisme, mais c'est avec grand plaisir que le lecteur peut retrouver la recherche longue mais détaillée de Roberto Martinez González sur le nahualisme publiée par l'UNAM.On retiendra également la série d'articles rédigée par Leonardo López Luján sur l'histoire de l'archéologie mexicaine dans la revue Arqueología Mexicana. Ces travaux complètent le livre complet et très bien illustré d'Eduardo Matos Moctezuma sur le même sujet. Autre bon point pour Leonardo : la majeure partie de ses articles est disponible gratuitement en ligne sur le site Mesoweb.
3. Les expositions les plus saillantes
Nous n'avons guère mentionnée la fin de la tournée européenne de l'exposition Teotihuacan, Ciudad de los dioses entamée il y a trois ans. Certainement parce que la routine s'installait et qu'il y avait d'autres choses à voir cette année. En dépit de l'annulation du Mexique en France, le public français aura pu connaître les Mayas à travers les collections guatémaltèques. La tenue de cette exposition a pourtant suscité la polémique au regard des généreux parrains de l'exposition. Il reste à espérer que ce que les actuels gouvernements français et mexicains ont provoqué pourra être réparé avec l'alternance politique.En revanche, les publics canadiens et américains ont été considérablement gâtés avec la tenue d'exposition sur les Mayas à Toronto et sur les Olmèques en Californie.
Pour les Defeños, Seis Ciudades de Mesoamérica et l'art de la plumasserie ont été certainement les plus marquantes et ont attiré un large public. Des efforts ont également été faits pour que le public provincial puisse s'y retrouver. Ainsi l'exposition sur les anciens peuples du Veracruz a été proposée aux Veracruzains, évitant de perdre complètement le travail fait pour l'Année du Mexique en France.
4. Les événements académiques les plus notables
En Europe, le 16e Congrès Européen de Mayistes a eu lieu à Copenhague au début de ce mois. Les Mayas avaient déjà été mis à l'honneur avec l'organisation d'un colloque organisé dans le cadre de l'exposition du Quai Branly.
5. Les pages et sites internet d'intérêt.
Les efforts pour reconstituer le passé, l'architecture des anciennes cités mayas ne manquent pas. Mais pour trouver des travaux bien faits, il faut bien chercher. Le site Maya3D a été pour nous une révélation.Plus simple mais tout aussi inspirant, le travail de Steve Radzi a attiré notre attention en début d'année. Vous pouvez le revoir sur le site Mayavision.
On peut reconnaître l'effort de l'INAH pour proposer un site plus complet. Il a le mérite de proposer des informations et de les diffuser au plus grand nombre. Le concept de l'archive .kml pour Google Earth est un excellent premier pas pour la diffusion au plus grand nombre.
6. Les maîtres et collègues qui nous ont quitté.
Jan de Vos, David H. Kelley, Merle Greene Robertson sont les trois personnages importants qui sont partis sous des cieux plus cléments. Tous les trois étaient des mayistes ayant forgé la conscience de nombreux chercheurs mexicains et étrangers. Ils nous manquent.
7. Les ratés les plus lamentables
En dehors des pillages et autres destructions impunies de sites archéologiques, le gros flop de l'année est à mettre au compte de certains hauts-fonctionnaires de l'INAH qui ont mis la charrue avant les boeufs en ce qui concerne la construction de l'écrin devant accueillir le monolithe de Tlaltecuhtli et les offrandes récupérées aux alentours. Le tollé provoqué par l'architecture (trop) audacieuse de l'édifice, couplé au non-suivi des recommandations faites par les archéologues et anthropologues, a fini par couler le projet sans que l'INAH ne s'étende sur le sujet et a montré les différends qui existe entre bureaucrates et chercheurs sur le terrain. Avant de construire de nouveaux musées, il faudrait peut-être voir à améliorer et rénover ce qui sont en souffrance dans le reste du pays.
Le brouhaha virtuel et télévisuel sur la soit-disant prophétie maya de 2012 n'en finit pas de vomir les interprétations et les oeuvres les plus hétéroclites et les moins scientifiques sur les Mayas. Espérons que tout cela retombe comme un soufflet. On ne remerciera jamais Roland Emmerich de nous avoir pris le chou avec son film catastrophe indigne d'exister.
Terminons cette note en adressant un nouveau carton rouge aux gouvernements français ET mexicains pour l'annulation de ce qui aurait pu être une série merveilleuse pour promouvoir le Mexique : l'année du Mexique en France a été annulée et les expositions de pièces précolombiennes ont été durement touché. Ironiquement et en catimini, l'exposition sur les masques de jade maya seront finalement exposés à partir de janvier 2012. Les présidents de nos deux pays sauront-ils mettre leur ego dans leur poche, histoire d'inaugurer ensemble cette événement ? Rien n'est moins sûr...
Et vous, chers lecteurs, qu'avez-vous retenu de cette année ?
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