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Arqueología mexicana n°113

Première information en ouvrant la revue de divulgation archéologique de l'INAH : en 2012, elle sera publiée mensuellement. Doit-on se réjouir de ce marketing opportuniste ? La question restera certainement sans réponse. Ne préjugeons guère plus : espérons seulement que les numéros qui seront proposés seront à la hauteur de nos espérances.


Au sommaire de ce numéro 113, on retrouvera un grand dossier sur Palenque. Ce n'est pas la première fois que l'ancienne cité chiapanèque  fait l'objet d'une étude pluridisciplinaire : le numéro 2 d'Arqueología mexicana est même épuisé. D'autres articles ont régulièrement été proposés dans des dossiers thématiques ou la présentation de cultures régionales. Vingt après, il était vraiment nécessaire de faire le point sur les fouilles, les restaurations et l'évolution des études palencaines.

Faisons donc un petit tour du propriétaire en notant d'abord la deuxième partie de l'article de Claude-François Baudez sur les batailles rituelles en Mésoamerique. Après avoir détaillé les batailles rituelles observables dès le Classique tardif sur le site oaxacain de Dainzú, il revient sur les figurines en céramiques datées de la même époque et s'interroge sur l'importance de Xipe Totec lors de ce rituel dans des régions aussi éloignées que la côte guatémaltèque, les Basses Terres mayas, la Côte du golfe et la vallée de Mexique. Elle est cependant à remettre en perspective avec l'étude récente de Carlos Javier González González sur Xipe Totec : le directeur du Museo del Templo Mayor estime qu'il n'y a pas d'identification possible de cette divinité avant le Postclassique ancien.

Le dossier de Palenque commence avec une étude géologico-architecturale : Martha Cuevas García et Jesús Alvarado Ortega expliquent l'importance de l'utilisation de fossiles dans la construction de bâtiments comme dans l'élaboration d'offrandes et proposent l'hypothèse selon laquelle les habitants de Palenque vénéraient ses vestiges d'une création antérieur du monde. De leur côté, Roberto López Bravo et Benito Venegas Durán revisitent la chronologie de la construction de Palenque de ses origines à son abandon. Ils insistent notamment sur la découverte d'artefacts qui ont amélioré notre compréhension de la vie des Palencains.

Dans un troisième article, l'archéologue Rodrigo Liendo expose la relation de Palenque avec un petit royaume voisin : Chinikihá. Malgré sa redécouverte par l'archéologue allemand Teobert Maler en 1898, Chinikihá n'a jamais vraiment bénéficié d'une attention de la part des archéologues ou des pilleurs de tombes en dépit d'une position régionale stratégique. Située à quarante kilomètres à l'ouest de Palenque et onze kilomètres de Pomoná, elle contrôlait l'accès aux plaines et aux montagnes du Tabasco. En conjecturant la densité de population, la surface du centre civico-religieux et cette position stratégique, Liendo considère que Chinikihá était une chèferie d'une importance égale à Palenque, Piedras Negras ou Pomoná.

Suit une participation d'Arnoldo González Cruz, José Luis Ruvalcaba Sil et Francisco Riquelme Alcantar décrivant une série d'analyses effectuées sur les tesselles qui composent le masque mortuaire de la Reine rouge de Palenque. Les chercheurs ont voulu déterminer l'origine de la malachite employée à cet effet.

Puis José Luis Cruz Romero s'interroge sur la présence record de jougs et de haches votives à Palenque : pourquoi la dynastie régnante de Palenque s'est-elle entichée d'une telle quantité d'objets de ce type ?

Luis Fernando Nuñez explique comment les mayas vénéraient leurs ancêtres dans le cadre de cultes et rituels de la cité et de l'unité familiale. Membre du projet Chinikihá, Nuñez compare volontiers les sépultures de cette cité et de Palenque : il y trouve des patrons similaires.

Guillermo Bernal Romero revient sur la chronologie dynastique de Palenque qui a pu être largement complétée et affinée durant les dernières années.

Enfin il est intéressant de lire le papier proposé par Laura Filloy sur le tablero du Temple de la Croix de Palenque. La restauratrice du Museo Nacional de Antropología et son collègue José Roberto Ramírez Vega reprennent les explications données dans notre programme Raíces l'été dernier. Ils narrent l'histoire mouvementée des trois blocs qui formaient originellement le tablero et qui ont été séparés et conservés séparément dans des conditions parfois inadéquates. Ils expliquent aussi les travaux de restauration entrepris afin de pouvoir exposer le tablero dans la salle Maya du MNA.

D'autres articles complètent ce numéro passionnant. L'un de la main d'Eduardo Matos Moctezuma rétablit la vérité sur la figure idéalisée de Quetzalcoatl et mène la vie dure aux descriptions (in)volontairement mensongères d'un personnage ascète et européanisé. L'autre travail d'intérêt est un écho à une recherche d'archéoacoustique en cours au MNA : l'anthropologue social Gonzalo Sánchez Santiago et l'archéologue Marisol Cortés Vilchis exposent les résultats de fouilles entreprises au sud de l'isthme de Tehuantepec. Ce sont des instruments de musique qui sont mis en valeur : un tambour, une triple flûte, des vases ornés de clochettes et deux ocarinas ont tous été mis au jour dans des enterrements domestiques.

La traditionnelle rubrique de Xavier Noguez présente les Anales de Tula. On notera l'absence regrettable de la double page de Manuel Lejarazu.

On notera enfin que les prochains numéros (normal et hors-série) seront donc publiés en février : le premier (114) aura pour thème les boissons alcoolisés dans le Mexique préhispanique tandis que le second (42) présentera la collection de codex de la bibliothèque du Museo Nacional de Antropología.

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