Un des avantages à visiter des chantiers est de disposer d'informations qui ne sont pas encore publiées ou seulement commentées entre les spécialistes concernés. En juillet dernier, j'ai eu l'occasion, comme pratiquement chaque année, de faire un petit sur le terrain de jeu pour archéologues qu'est le Grand Temple de Mexico-Tenochtitlan. Je ne suis pas le premier ni le dernier à le faire. Parfois on peut ainsi bénéficier des précisions importantes apportées par les archéologues eux-mêmes.
Depuis l'année dernière la place Manuel Gamio abritera très prochainement un nouvel accès à la zone archéologique et au musée du site. C'est dans ce contexte qu'il y a quelques mois le PAU (Proyecto de Arqueología Mexicana) dirigé par Raúl Barrera Rodríguez avait mis au jour une structure arrondi (un des cinq cuauhxicalco) et une série de vingt et une pierre sculptées et incrustées dans un pavement datée de la phase V du centre cérémoniel.
Les fouilles de sauvetage se poursuivent au rythme de la construction de l’accès, qui ne peut-être que temporairement stoppé. Il y a quelques semaines, Rocio Morales et Perla Ruiz ont mis au jour un enterrement unique en son genre. Il s'agit de restes osseux d'une femme couché sur le côté. Comment sait-on qu'il s'agit d'une femme ? Les médecins légaux le déterminent par la forme de son crâne et de son pelvis. La nouveauté prend la forme de 1789 autres ossements humains disposés autour de cette femme.
Parmi eux trois crânes d'enfants et sept autres d'adultes donnent une première idée du nombre d'accompagnateurs de la défunte. Certaines vertèbres et fragments de sternums semblent présenter des traces de découpe. Cet ossuaire a été retrouvé à cinq mètres sous le niveau actuel du sol, sous des pierres de pavement appartenant à la Phase V du Templo Mayor, soit entre 1481 et 1486 de notre ère. Ses dimensions sont cependant très restreintes : 1,9 m de long sur 65 cm de large. Cependant les archéologues n'excluent pas que ces ossements aient été exhumés ailleurs avant d'être déposés autour de cette femme : fémurs et côtes étaient groupés en petits tas. Tous seront soumis à des analyses ostéologiques pour déterminer le nombre, le sexe, l'âge, les pathologies et les activités des individus présents dans cette offrande.
A quelques 35 cm à gauche du corps de la jeune femme, les fouilleurs ont retrouvé une petite structure large d'1,6 m de diamètre, stuquée et vide en son centre. Là reposait le tronc de chêne dont une première datation par le contexte remonte ver 1460 à 1469 de notre ère, soit la Phase IV de construction du Templo Mayor. Cet édicule est situé juste en face du cuauhxicalli que nous mentionnions plus haut et qui reprend différents éléments de la geste de Huitzilopochtli. Pour Barrera, il ne fait aucun doute que cet arbre fait référence à son parent mythique : dans les mythes mexica de création, quatre arbres soutenaient la voûte céleste et régulaient les flux d'énergie entre terre et ciel. Le tronc découvert mesure 2,20 m de long pour 40 cm de large. Autre détail intéressant, il est fendu en deux, ce qui pourrait faire référence à un autre mythe mésoaméricain très répandu : la rupture de l'arbre de Tamoanchan, l'arbre du paradis originel. L'archéologue Edgar Nebot García poursuit ses travaux pour déterminer la relation entre cet édicule et celui de Huitzilopochtli. Pendant ce temps, le tronc en bon état est soumis à un traitement de conservation afin d'éviter sa destruction par les insectes.
Pour en savoir plus sur cette découverte singulière, je vous invite à consulter le bulletin en espagnol sur le site de l'INAH. Vous y retrouverez aussi un diaporama des fouilles.
Une vidéo présente la nouvelle sur Youtube.
Depuis l'année dernière la place Manuel Gamio abritera très prochainement un nouvel accès à la zone archéologique et au musée du site. C'est dans ce contexte qu'il y a quelques mois le PAU (Proyecto de Arqueología Mexicana) dirigé par Raúl Barrera Rodríguez avait mis au jour une structure arrondi (un des cinq cuauhxicalco) et une série de vingt et une pierre sculptées et incrustées dans un pavement datée de la phase V du centre cérémoniel.
Les fouilles de sauvetage se poursuivent au rythme de la construction de l’accès, qui ne peut-être que temporairement stoppé. Il y a quelques semaines, Rocio Morales et Perla Ruiz ont mis au jour un enterrement unique en son genre. Il s'agit de restes osseux d'une femme couché sur le côté. Comment sait-on qu'il s'agit d'une femme ? Les médecins légaux le déterminent par la forme de son crâne et de son pelvis. La nouveauté prend la forme de 1789 autres ossements humains disposés autour de cette femme.
Parmi eux trois crânes d'enfants et sept autres d'adultes donnent une première idée du nombre d'accompagnateurs de la défunte. Certaines vertèbres et fragments de sternums semblent présenter des traces de découpe. Cet ossuaire a été retrouvé à cinq mètres sous le niveau actuel du sol, sous des pierres de pavement appartenant à la Phase V du Templo Mayor, soit entre 1481 et 1486 de notre ère. Ses dimensions sont cependant très restreintes : 1,9 m de long sur 65 cm de large. Cependant les archéologues n'excluent pas que ces ossements aient été exhumés ailleurs avant d'être déposés autour de cette femme : fémurs et côtes étaient groupés en petits tas. Tous seront soumis à des analyses ostéologiques pour déterminer le nombre, le sexe, l'âge, les pathologies et les activités des individus présents dans cette offrande.
A quelques 35 cm à gauche du corps de la jeune femme, les fouilleurs ont retrouvé une petite structure large d'1,6 m de diamètre, stuquée et vide en son centre. Là reposait le tronc de chêne dont une première datation par le contexte remonte ver 1460 à 1469 de notre ère, soit la Phase IV de construction du Templo Mayor. Cet édicule est situé juste en face du cuauhxicalli que nous mentionnions plus haut et qui reprend différents éléments de la geste de Huitzilopochtli. Pour Barrera, il ne fait aucun doute que cet arbre fait référence à son parent mythique : dans les mythes mexica de création, quatre arbres soutenaient la voûte céleste et régulaient les flux d'énergie entre terre et ciel. Le tronc découvert mesure 2,20 m de long pour 40 cm de large. Autre détail intéressant, il est fendu en deux, ce qui pourrait faire référence à un autre mythe mésoaméricain très répandu : la rupture de l'arbre de Tamoanchan, l'arbre du paradis originel. L'archéologue Edgar Nebot García poursuit ses travaux pour déterminer la relation entre cet édicule et celui de Huitzilopochtli. Pendant ce temps, le tronc en bon état est soumis à un traitement de conservation afin d'éviter sa destruction par les insectes.
Pour en savoir plus sur cette découverte singulière, je vous invite à consulter le bulletin en espagnol sur le site de l'INAH. Vous y retrouverez aussi un diaporama des fouilles.
Une vidéo présente la nouvelle sur Youtube.
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