Accéder au contenu principal

Nouveautés à Uxul, Campeche

Nous vous avions parlé de ce site satellite de Calakmul dans un billet publié en 2010. Nous vous expliquions notamment comment une équipe germano-mexicaine dirigée par les Drs Nikolai Grube et Kai Delvendahl fouille Uxul depuis 2008 avec un certain succès. Leur projet est de déterminer "le processus de centralisation et de déclin des structures d'état hégémonique dans les Basses Terres mayas en utilisant l'exemple d'une cité maya moyenne du Classique et ses liens avec un centre supra-régional".

Situé dans la biosphère de Calakmul, Uxul se révèle peu à peu. Depuis l'année dernière, les fouilles sont concentrées sur le complexe du palais royal : ce dernier mesure 120 m sur 130 m et est formé de onze édifices articulés autour de cinq cours, construit vers 650 de notre ère. L'année dernière la structure K2 a révélé l'existence de six panneaux sculptés sur l'escalier : quatre représentent des rois de Calakmul jouant à la balle. Les archéologues ont noté des changements importants dans l'organisation du centre de la ville, laissant penser que la ville soit passée sous contrôle de Calakmul à l'époque de Yukno´m Ch´een II. Mais vers le début du VIIe siècle, un lignage local reprend le contrôle de la ville jusqu'à son abandon vers 800.

Cette année, c'est une des chambres sud de la structure K2 qui a été consciencieusement explorée : le corps d'un jeune homme était déposé dans une tombe fermée par la fameuse "fausse" voûte. Plusieurs pièces en céramique l'accompagnaient : quatre plats et cinq vases parfois peints richement. Un dernier plat, peint dans le style Codex, couvrait son crâne. Les vases étaient dédicatoires : l'un d'entre eux fait référence à son propriétaire, un jeune prince, tandis qu'un second indiquerait son nom. Des bijoux en jade semble confirmer le statut de cet individu. Une autre vaisselle fait référence à 711 même si il paraît que la tombe puisse être datée dix ou vingt ans plus tard.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter une note en anglais disponible sur le site Sciencecodex. Si vous êtes à l'aise dans la langue de Goethe, vous pouvez lire ce texte présenté sur le site de l'Université de Bonn où enseignent les deux responsables du projet Uxul.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...