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Arqueología mexicana 117

La revue de divulgation de l'INAH propose dans son dernier numéro une mise à jour sur l'état des connaissances sur les sites tlaxcaltèques de Xochitecatl et Cacaxtla, dans le tout petit état de Tlaxcala.


Les fameuses peintures murales ne sont que partiellement de mise. Dans le dossier spécial de ce bimestre, il est plus question d'appréhender le rôle élitiste de l'acropole de Cacaxtla avec les monuments plus ouverts de Xochitecatl et les humbles cabanes de Natavitas. Les archéologues Jesús Carlos Lazcano Arce et Mari Carmen Serra Puche nous proposent une perspective méconnu et complémentaire de la vision que nous avons de Cacaxtla par le biais de trois articles.



Le premier concerne le développement urbain imaginé en fonction des formations topographiques, d'orientation astronomiques et la présence immédiate des trois volcans qui se détachent dans l'horizon immédiat : le Popocatepetl, l'Iztaccihuatl et la Malinche. Le second court papier à quatre mains fait le point sur les explorations effectuées dans la zone archéologique. Le dernier est l'oeuvre de la professeur de l'UNAM et résume une publication éditée par cette institution : Vida cotidiana en Xochitecatl-Cacaxtla.


Vue de l'Acropole de Cacaxtla, depuis le sud-ouest.
Photo : Bertrand Lobjois.

Le dossier comporte des ramifications qui vont au-delà de l'archéologie. La première d'entre eux est rédigé par l'historienne de l'art Maria Teresa Uriarte; elle pose une question  provocatrice, issue d'une collaboration avec le mayiste Erik Velázquez : la grande peinture de l'Édifice B de Cacaxtla représente-t-elle vraiment une bataille ? Étant donné la présence de certains éléments iconographiques concordants, ils estiment qu'il s'agit d'une représentation du mythe de la naissance et de la mort du dieu du maïs, observable déjà sur des peintures murales du Préclassique à San Bartolo.


Peinture murale dite de la Bataille, Epiclassique, Cacaxtla.
Photo prise le 14 juillet 2012 : Bertrand Lobjois.


Marchand et son chargement,
peinture murale, Templo Rojo, Epiclassique, Cacaxtla.
Photo prise le 14 juillet 2012 : Bertrand Lobjois.

Suit une réflexion de l'archéologue David Carballo et de l'archéoastronome Anthony Aveni sur l'orientation de l'architecture cérémonielle de Xochitecatl et d'autres sites avoisinants.


Vue de la façade est de la pyramide de Xochitecatl, Tlaxcala.
Photo : Bertrand Lobjois

L'article suivant, proposé par Patricia Plunket, Gabriela Uruñuela et Sara Ladrón de Guevara s'attèle justement à expliquer comment Cholula a dû temporairement abandonner son emprise sur cette partie du Mexique central à la suite d'une éruption volcanique. Il est curieux de voir que Cacaxtla-Xochitecatl avait déjà subi les mêmes affres à la fin du Préclassique pour la même raison.

Enfin on nous propose un dernier texte sur la fête de Saint Michel dans le village homonyme, situé en contrebas de la zone archéologique.On y retrouve différents éléments ethnographiques qui explique l'origine et le développement de ce culte à l'archange.

Pour parler du reste de la revue, on notera la participation de l'archéologue français Eric Taladoire qui propose un travail statistique et iconographique lié aux représentations bi et tridimensionnelles des terrains de jeu de balle. A la suite du dossier principal, on retrouvera une étude sur la découverte de la Dame de Chalma et ses tribulations : à partir de données de seconde main, de correspondances, Leonardo López Luján et Laura Filloy Nadal ont pu rétablir le contexte archéologique de cette découverte.

Le biologiste Jesús Alvarado Ortega nous fait découvrir un site paléontologique de tout premier ordre : la Cantera Tlayúa située dans la Mixteca poblana.

Enfin, dans sa série Mensonges et vérités, Eduardo Matos Moctezuma revient sur le polémique "Panache de Moctezuma" et sur sa nationalité : mexicaine ou autrichienne ?

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