Accéder au contenu principal

La surprenante offrande 126 du Grand Temple de Tenochtitlan

Belem Zuñiga est biologiste et collaboratrice du Proyecto Templo Mayor dirigé par Leonardo López Luján. Elle a récemment reçu un prix de l'INAH pour ses travaux sur l'offrande 126 qui était apparue lors des fouilles entreprises sous le monolithe de Tlaltecuhtli.

Cette étude a permis d'identifier pour la première fois quatre-vingt-trois nouvelles espèces qui n'avaient pas encore été déposées dans les cent vingt-cinq offrandes retrouvées précédemment. La plupart des quatre mille restes organiques sont en fait des mollusques. Zuñiga a identifié cent onze espèces :
  • soixante-six étaient originaires de l'Océan Pacifique,
  • quarante venaient de l'Océan Atlantique,
  • trois provenaient des deux côtes,
  • deux étaient originaires de rivières.
La présence d'espèces originaires du Pacifique correspond aux excursions militaires entreprises sous le règne d'Ahuizotl (1486-1502) vers les états actuels du Guerrero et d'Oaxaca. Si le tribut a payer à la Triple Alliance peut expliquer la présence de ces mollusques, ils indiquent aussi l'existence de réseaux d'échanges commerciaux relativement développés à un niveau régional ou macro-régional.

L'étude de Zuñiga constate la grande méticulosité des prêtres mexicas au moment de choisir les pièces qui allaient être déposés. La chercheuse mexicaines explique notamment que certaines exemplaires ont été déposés vivants dans l'offrande, alors que les coquilles d'autres avaient pu être ramassés sur les plages alors qu'elles étaient déjà vides.

Selon la proposition faite par Leonardo López Luján, les différentes offrandes retrouvées sous le monolithe serait un cosmogramme : elles représenteraient en fait les différents niveaux des cieux et des inframondes auxquels les Mexicas croyaient. Ils auraient en fait reproduit cette croyance en déposant des offrandes successives avec des animaux correspondant à ces niveaux.

 
Pour en savoir plus sur cette recherche, vous pouvez consulter le bulletin publié sur le site de l'INAH et regarder le diaporama.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...

Le Codex de Florence disponible en haute résolution

La Bibliothèque Numérique Mondiale est une alternative intéressante à la diffusion du patrimoine littéraire universel. C'est dans ce cadre que la Bibliotèque laurentienne a autorisé la numérisation de cet ouvrage si important pour les chercheurs sur le Mexique ancien. Il est désormais possible de consulter électroniquement le texte bilingue nahuatl-castillan et les illustrations qui accompagnaient chaque livre. Bonne lecture ! Références : Bernardino de Sahagún (2012). Codex de Florence . [En ligne] Disponible sur : http://www.wdl.org/fr/item/10096/#q=Codex+de+Florence&view_type=list&search_page=1&qla=fr. [Dernier accès 02/09/2013].