Cela peut paraître surprenant mais le quotidien La Jornada rapporte que le Congrès a envoyé une "résolution évidente" pour exhorter à suspendre les travaux qui endommagent la zone archéologique de Teotihuacan. Ces travaux sont réalisés afin de proposer un spectacle son et lumière à l'instar de ce qui existe déjà à Chichen Itza ou à Uxmal. Il porterait le nom de "Splendeur teotihucaine." La chambre basse fédérale s'inquiète d'un spectacle qui bénéficierait à quelques personnes et qui endommagerait définitivement les structures. Un projet similaire avait été rejeté en 1988 par les scientifiques, les politiques et la population locale. Le projet a notamment l'appui du gouverneur de l'Etat de Mexico, Enrique Peña Nieto, membre du Parti Révolutionnaire Institutionnel et de plusieurs entrepreneurs locaux.
Pourtant des archéologues et chercheurs de l'institution ont pourtant alerté le directeur Alfonso de Maria y Campos à propos de la "violation de la loi et la destruction de patrimoine" dont est victime la zone archéologique. Mais à l'INAH, on répond que le projet de son et lumière a été autorisé en 1968 avant d'être suspendu en 1994". On se demande pourquoi l'INAH va donc à l'encontre même de sa propre éthique et de ses propres règles. Le spectacle commencera le 29 janvier 2009. On peut être à peu près sûr que le prix de l'entrée augmentera drastiquement comme c'est le cas à Chichén ou à Uxmal.
Cette affaire résume bien le cercle vicieux dans lequel les autorités mexicaines et l'INAH se sont engagés depuis plusieurs années : comment développer un tourisme de masse, pourvoyeur de devises essentielles à l'économie nationale, sans nuire à l'intégrité du patrimoine archéologique nationale? La même question se pose quant à l'écotourisme. Dans le Monde diplomatique en espagnol, un spécialiste estimait que la notion d'écotourisme était galvaudée en Amérique Latine, et notamment au Mexique.
Deux exemples achèveront de vous convaincre. Le premier est l'affluence à Chichén Itza déjà décriée par Peter Schmidt et ses compagnons au début des années 1990. En moyenne, ce sont plus de 1,2 million de visiteurs qui visitent et mettent en danger la pérennité du site. L'année passée, le site a été sélectionné parmi les 7 nouvelles merveilles du monde et laisse présager un doublement des visiteurs. Une des responsables locales de l'INAH qu'au mieux le site pourrait en accueillir 1,5 million. Pour le gouvernement yucatèque et pour le gouvernement fédéral, il est difficile de renoncer à cette poule aux oeufs d'or. Teotihuacan est dans une situation identique, avec la première fréquentation touristique nationale. La question légitime de sa préservation se pose.
Le deuxième exemple concerne l'écotourisme. On ne compte plus le nombre de biosphères et autres hôtels présentés comme respectueux de leur environnement dans la péninsule du Yucatan. L'exemple de Tulum est à ce point frappant : combien d'hôtels sont apparus sur le littoral de cette zone archéologique, au mépris des règles de construction basique et respectueuse du paysage. Dans l'océan, combien de déchets sont rejetés par les touristes pratiquant la plongée sous-marine? Dans quel état dramatique est la barrière de corail qui s'étend jusqu'au Bélize voisin ? Les touristes se soucient-ils de leur impact négatif lorsqu'ils nagent dans des cénotes qui sont restés vierges de toute dégradation accéléré ?
Pour l'heure, je vous encourage à dénoncer cette destruction du Patrimoine mondial de l'Humanité auprès de l'INAH à l'adresse suivante : quejasydenuncias@inah.gob.mx . Car le site internet de l'INAH ne fait aucune allusion à ce problème dans sa section "boletines". Serait-ce une manière de reconnaître ses torts ou de pratiquer la politique de l'autruche ?
Bibliographie :
"Prevén que Chichén Itzá duplique visitantes si es elegida nueva maravilla". In El Universal, édition électronique du 28 juin 2007, consulté le 24 décembre 2008.
"Chichén Itzá y sus pesadillas". In El Universal, édition électronique du 30 juin 2007, consulté le 24 décembre 2008.
retrouvé sur Getty Images le 24 décembre 2008.
Pourtant des archéologues et chercheurs de l'institution ont pourtant alerté le directeur Alfonso de Maria y Campos à propos de la "violation de la loi et la destruction de patrimoine" dont est victime la zone archéologique. Mais à l'INAH, on répond que le projet de son et lumière a été autorisé en 1968 avant d'être suspendu en 1994". On se demande pourquoi l'INAH va donc à l'encontre même de sa propre éthique et de ses propres règles. Le spectacle commencera le 29 janvier 2009. On peut être à peu près sûr que le prix de l'entrée augmentera drastiquement comme c'est le cas à Chichén ou à Uxmal.
Concert de Placido Domingo à Chichen Itza, le 4 octobre 2008.
Retrouvé sur Getty Images le 22 décembre 2008
Retrouvé sur Getty Images le 22 décembre 2008
Cette affaire résume bien le cercle vicieux dans lequel les autorités mexicaines et l'INAH se sont engagés depuis plusieurs années : comment développer un tourisme de masse, pourvoyeur de devises essentielles à l'économie nationale, sans nuire à l'intégrité du patrimoine archéologique nationale? La même question se pose quant à l'écotourisme. Dans le Monde diplomatique en espagnol, un spécialiste estimait que la notion d'écotourisme était galvaudée en Amérique Latine, et notamment au Mexique.
Deux exemples achèveront de vous convaincre. Le premier est l'affluence à Chichén Itza déjà décriée par Peter Schmidt et ses compagnons au début des années 1990. En moyenne, ce sont plus de 1,2 million de visiteurs qui visitent et mettent en danger la pérennité du site. L'année passée, le site a été sélectionné parmi les 7 nouvelles merveilles du monde et laisse présager un doublement des visiteurs. Une des responsables locales de l'INAH qu'au mieux le site pourrait en accueillir 1,5 million. Pour le gouvernement yucatèque et pour le gouvernement fédéral, il est difficile de renoncer à cette poule aux oeufs d'or. Teotihuacan est dans une situation identique, avec la première fréquentation touristique nationale. La question légitime de sa préservation se pose.
Le deuxième exemple concerne l'écotourisme. On ne compte plus le nombre de biosphères et autres hôtels présentés comme respectueux de leur environnement dans la péninsule du Yucatan. L'exemple de Tulum est à ce point frappant : combien d'hôtels sont apparus sur le littoral de cette zone archéologique, au mépris des règles de construction basique et respectueuse du paysage. Dans l'océan, combien de déchets sont rejetés par les touristes pratiquant la plongée sous-marine? Dans quel état dramatique est la barrière de corail qui s'étend jusqu'au Bélize voisin ? Les touristes se soucient-ils de leur impact négatif lorsqu'ils nagent dans des cénotes qui sont restés vierges de toute dégradation accéléré ?
Pour l'heure, je vous encourage à dénoncer cette destruction du Patrimoine mondial de l'Humanité auprès de l'INAH à l'adresse suivante : quejasydenuncias@inah.gob.mx . Car le site internet de l'INAH ne fait aucune allusion à ce problème dans sa section "boletines". Serait-ce une manière de reconnaître ses torts ou de pratiquer la politique de l'autruche ?
Bibliographie :
"Prevén que Chichén Itzá duplique visitantes si es elegida nueva maravilla". In El Universal, édition électronique du 28 juin 2007, consulté le 24 décembre 2008.
"Chichén Itzá y sus pesadillas". In El Universal, édition électronique du 30 juin 2007, consulté le 24 décembre 2008.
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