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“Tlaltecuhtli, diosa de la tierra” - Art du passé, art du présent

Voici comment l’art contemporain peut se lier d’une manière très féconde au riche passé mésoaméricain.

“Tlaltecuhtli, diosa de la tierra” est le titre d’une expo organisée par l’artiste Fernando Aceves Humana, qui se tient au Musée du site de Monte Albán, Oaxaca, jusqu’au 31 décembre.
Dans un article publié par La Jornada, on explique que le peintre représente – à travers 11 peintures à l’huile de petit format – le travail des archéologues et des restaurateurs qui ont découvert le monolithe de la déesse mexica dans la Casa de las Ajaracas, le 2 octobre 2006.
La réalisation de ces tableaux a été possible grâce à la disponibilité du directeur du « Proyecto Templo Mayor », Leonardo López Luján, qui a permis à Aceves Humana de peindre « in situ » en créant une véritable chronique visuelle des travaux.

L’intérêt de cet artiste pour le passé préhispanique nait de la considération que les arts plastiques ont été abordés, dès les origines des civilisations mésoaméricaines, avec une grande spontanéité, puisqu’ils faisaient partie de la vie quotidienne.
En particulier, il exprime une forte sensibilité en ce qui concerne le génocide des populations indigènes du Mexique et l’anéantissement de la culture mexica perpétré par les Espagnols, qui n’ont pas hésité à détruire bibliothèques, temples, monuments et même la structure sociale des vaincus. Néanmoins, selon l’avis de Aceves Humana, c’est exactement cette familiarité avec les arts qui a permis à la culture mexicaine contemporaine de récupérer ses origines et son identité, à travers la fusion des anciennes traditions avec la nouvelle religion imposée par les Conquistadores.
Le résultat est la naissance d’expressions artistiques nouvelles et originales.

Les commentaires les plus intéressants sont sans doute ceux qui sont liés à son expérience dans le chantier de fouilles du Templo Mayor. L’artiste, en effet, se souvient de son enthousiasme face à la découvertes des nombreuses offrandes votives et aux différentes typologies de flore et faune présentes.
« Monter ou descendre le niveau phréatique » - explique Aceves Humana – « donne l’impression que l’offrande respire. J’ai essayé de modeler cela dans mes peintures ; parfois on oublie que la culture aztèque était une culture aquatique ».

L’expo a été inspirée par l’exemple de Catherwood, qui nous a laissé des superbes dessins et peintures des temples mayas, en 1840, et de Covarrubias, passionné des cultures mésoaméricaines.

Le contenu symbolique de cette expo – voulue en l’occasion de la célébration du 21ème anniversaire de Monte Albán comme patrimoine mondial – est lié à la forte présence de pièces provenant de Oaxaca dans les ruines du Templo Mayor.

Le petit format des peintures, qui mesurent 26x32 cm, est dû aux espaces limités du chantier où Aceves Humana a travaillé pendant l’exploration de la Casa de las Ajaracas. Néanmoins, il est actuellement en train de peindre des toiles de 190x 270 cm qui ont pour thème les offrandes aztèques.

Bien sûr, on peut regretter, dans l’article de La Jornada, l’absence de quelques photos qui puissent nous donner une idée des ces peintures fascinantes au plus haut point.

Commentaires

Unknown a dit…
En attendant, on peut toujours se faire idée de l'oeuvre de cet artiste sur son site web :
Unknown a dit…
On peut même voir une reproduction ici :
http://boletin.arteven.com/h/08_fernando_aceves_humana.htm">http://boletin.arteven.com/h/08_fernando_aceves_humana.htm

ou sur le site de l'artiste : http://www.fernandoaceveshumana.com/

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